Publié dans Editorial

Diktat impérial !

Publié le vendredi, 19 février 2021

La Banque Internationale pour la reconstruction et développement (BIRD) alias Banque mondiale (BM) gonfle les triceps et biceps et fait peur aux petits, aux pays pauvres, en dictant ses lois. Tel un empereur qui gère son empire par un pouvoir sans limite. 

L’Institution de BrettonWoods, la Banque mondiale, rejette catégoriquement la décision de l’Etat malagasy d’abandonner le nouveau mode de tarification de la JIRAMA baptisé Optima. Elle impose, d’une manière ou d’une autre, le retour à ce système de calcul de la discorde qui, selon les autorités malagasy, risque provoquer une explosion sociale. Les modestes ménages qui font la grande majorité des clients de la JIRAMA ne supporteront certainementpas la facture nouvellement calculée. 

Rappel des faits. Le 20 janvier, le Chef de l’Etat réitère, au cours du Conseil des ministres, les injonctions qu’il a bien voulues adresser à la JIRAMA selon quoi, il faut mettre un terme à ce funeste nouveau mode de calcul de tarification qui, au final, déclenche une spirale des prix affectant le montant à payer. La facture présentée aux usagers dépasse de loin les modestes possibilités du client lambda.Une addition trop salée pour le commun des mortels ! Le Président Rajoelina Andry, en tournée à Toamasina lors d’une inauguration dénonça ouvertement et en public, les incuries de la JIRAMA ainsi que la nouvelle démarche de tarification. Un geste que le peuple apprécie tellement. Pour une fois, un Président défend urbi orbi les causes et intérêts du petit peuple.

En fait, la Banque mondiale ordonne à la JIRAMA le retour, illico, à l’Optima, ce funeste nouveau mode de calcul de la tarification. Et la BM ne se suffit pas à imposer ses volontés, elle les assortit des conditionnalités non-négociables, intraitables et difficilement réalisables aux conséquences incalculables. En cas de refus d’obtempérer de la partie malagasy, la BM menace de suspendre le financement de 75 millions de dollars d’aide budgétaire d’urgence Covid. Un financement qui a déjà eu l’aval formel du Conseil d’administration de la BM à Washington. Et encore, l’éventuelle présentation d’un autre  programme d’aide budgétaire d’urgence Covid d’un montant estimé à 400 millions de dollars au Conseil d’administration de la Banque mondiale risque fort d’être annulée. En termes clairs, la Banque mondiale frappe mortellement le pays au cas où le Gouvernement persiste et signe.

Que dire d’un tel comportement de cette Institution de Bretton Woods. La BM est-il le « grand maître incontesté » des pays pauvres ? Créée le 27 décembre 1945, tout juste à la sortie de la Grande guerre (39-45), sous l’impulsion de l’initiative américaine, la BIRD fut destinée à soutenir et à accompagner les efforts de reconstruction de l’Europe détruite par la guerre. Plus tard, elle s’élargit vers d’autres pays, notamment ceux du Tiers-monde et prend la dénomination de « Banque mondiale ». A la différence du Fonds monétaire international, une autre institution créée lors des accords de Bretton Woods en 22 juillet 1944, la BM se consacre aux financements publics et privés. Et à travers ces conditionnalités, la BM foule aux pieds toute considération à même la souveraineté d’un pays.

Madagasikara se trouve en face d’un diktat impérial. Compte tenu de la délicatesse des enjeux et des défis à relever, il appartient aux dirigeants du pays de prendre les dispositions qui conviennent.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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